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dimanche 27 avril 2008

Effroyable constat


Vendredi dernier, Metapat et moi même sommes intervenus au Lycée JJ Henner d'Altkirch pour parler de notre "métier" d'auteurs BD. Nous sommes intervenus devant 70 élèves de seconde, que le professeur de Lettres a eu l'amabilité de libérer pour nous écouter et échanger sur ce sujet. Outre la drôle de sensation de se retrouver au Lycée une nouvelle fois (le temps passe !), la rencontre était très intéressante à mon niveau. Evidemment, pas facile d'accrocher des élèves qui, manifestement, ne lisent pas de BD. A titre informatif je pose la question "qui lit de la BD?" et là, c'est le drame... 1 main sur 70 se lève timidement.... En fait on découvre des élèves qui ne lisent pas de BD où plutôt, qui ne lisent plus tout court... sinon les romans imposés par le prof.
On a essayé de creuser un peu pour comprendre leurs motivations et il s'avère que lire est devenu contraignant, un véritable effort à faire pour se poser, ouvrir le livre, parcourir les dessins et surtout lire le scénario.... On découvre aussi que les animés ou les films sont beaucoup plus accessibles, c'est rapide, on a le message instantanément, etc... bref de la "lecture" passive. 
Mieux encore, un élève nous demande, alors que j'explique la parallèle films/BD : "mais qu'est ce que la BD apporte de plus que les films?"... Cette question démontre que même le travail artistique n'est pas un centre d'intérêt, même s'il étaient une dizaine à pratiquer le dessin.
Cependant j'ai trouvé le public plutôt accroché aux deux heures de discussion, ce qui démontre une certaine curiosité (plutôt qu'un réel intérêt).
Tout cela m'a un peu déprimé au sortir de cette après midi. Bien sûr des questions se posent : demain, qui achètera et lira nos BD? étions nous face à une minorité? l'échantillon n'est il pas représentatif? pas sûr... les professeurs présents étaient tout aussi surpris que nous...
Mais alors qui achètent les fameux mangas qui cartonnent partout depuis quelques décennies? (et qui sont censé s'adresser à un public plus jeune).
L'intérêt pour la BD commence t'il qu'à partir de 17-18 ans plutôt qu'à 14-15 ans pour des raisons de maturité et de finances ?
Quoi qu'il en soit la génération zapping est bien là et ne semble pas prête à se lancer dans la BD. Il y a une vraie reconquête à faire sur ce média qui est entrain de se perdre par manque de motivation pour lire. 
Et peux être, comme le suggérait David de la librairie Tribulle à Mulhouse : "demain, les jeunes lirons leurs BD sur un palm ou un Ipod pour gagner du temps...peu importe le support finalement, c'est le contenu qui est important.."
Un vaste débat... 

++ Jull

2 commentaires:

Blogger Michelk a dit...

Vous êtes beaux sur la photo:-)
Tu viens de plomber mon lundi après midi gris et presque pluvieux...
je crois que je vais avaler une boite de Temestat avec un bon vieux cognac...(la bouteille en entier)..
nan,j'ai mieux,je vais rejouer Bowling for Columbine dans le college d'à côté...s'ils ne lisent pas de BD,ils ne servent à rien,qu'ils crèvent.(comment je l'ai mauvaise là..)

28 avril 2008 à 14:07  
Anonymous Anonyme a dit...

c clair que maintenant la culture c'est devenu comme la bouffe, faut que ça soit rapide et vite ingéré.
Un livre ça représente une montagne à déplacer pour les gamins maintenant.
A force de se faire matraquer d'image, j'ai l'impression que leur imaginaire a foutu le camp.
Perso je comprend pas, pour moi la BD c'était un moyen d'évasion incroyable, ça me donnait envie de raconter des trucs, d'imaginer des histoires… C'est marrant les écarts qu'il y a avec des générations pourtant pas si distantes…

2 mai 2008 à 13:54  

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